Bimota KB1 1978/82

Je fais un rêve …                          Je rêve qu’un jour, on construise une moto légère.                                Je rêve qu’un jour, on construise une moto efficace et rapide, à la tenue de route irréprochable.                        Je rêve qu’un jour, on construise la plus belle moto du monde, en utilisant les techniques les plus sophistiquées, les matériaux les plus nobles. Sans préoccupation de coût, ni de prix de vente.

Massimo TAMBURINI

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Période de production : 1978 - 1982

Nombre d'exemplaires : 827

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Photos Maël KERNEÏS

La Bimota KB1 est présentée à la presse lors du Salon de Milan 1977.

Produite de 1978 à 1982, à 827 exemplaires, la KB1 est déclinée en trois séries successives.

La KB1 est la première Bimota à mécanique Kawasaki.

Avec son cadre périmétrique et son moteur suspendu, la KB1 est avant tout une moto d'ingénieur.

C'est également une moto italienne.

C’est dire si elle est belle.

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Cet exemplaire porte le numéro 786.

Il s'agit d'un modèle commercialisé en Allemagne, reconnaissable à son phare rectangulaire (phare rond pour le reste de l’Europe).

Outre-Rhin, la réglementation de l’époque imposait quelques spécificités :

- petits clignotants ronds

- réservoir d’essence en aluminium (en polyester pour le reste de l’Europe)

- compteur de vitesse gradué jusqu’à 300 km/h

L’importateur devait dessertir le compteur d’origine pour remplacer le fond par un disque gradué jusqu’à 300 km/h.

Cette KB1 est d’origine et complète.

Il s'agit d'une "3e série", fabriquée à 122 exemplaires.

Qualité de fabrication :

- le té inférieur moulé sert également de répartiteur de frein

- les platines sont siglées du B de la marque, y compris le bouchon de réservoir usiné dans la masse.

Le moteur est le bloc Kawasaki 4 cylindres en ligne, 4 temps, 2 soupapes par cylindre, refroidi par air, de 1015 cc (issu du modèle 1000 Z1R de la marque), avec carburateurs à boisseaux de 28 mm.

Seules modifications :

- des cornets en alu poli

- une ligne d’échappement 4 en 1, gros volume, de marque Termignoni

Le bloc Kawa est logé dans un cadre treillis semi-porteur réalisé en tube Colombus au chrome molybdène.

La suspension AR, de type cantilever, est à l’origine assurée par un combiné oléopneumatique Corte & Cosso (fabriqué sous licence De Carbon) peu efficace à l’époque et devenu introuvable en bon état.

La moto est équipée d’un amortisseur Welbers neuf, à bonbonne séparée.

A l’avant :

- fourche Marzocchi, tubes de 38 mm

- tés en alliage d'aluminium forgés démontables

Particularités techniques :

- le rigidificateur de fourche en alu de 6 mm sert également de support de garde-boue AV

- les tés de fourche sont montés autour d’excentriques permettant de faire varier l’angle de chasse de la moto

Freinage Brembo :

- maître-cylindre

- disques en fonte (280 mm à l’AV, 260 mm à l’AR)

- étriers à doubles pistons opposés, série Or (P08 à l’AV, P05 à l’AR).

Roues Campagnolo en magnésium, diamètre 18’, à l’avant comme à l’arrière.

A l'origine, la KB1 est équipée de deux petites batteries de 6 V logées sur les côtés, dans les flancs du carénage.

Compliqué et peu efficace.

Sur cet exemplaire, une batterie 12 V au gel est installée sur le côté gauche du moteur.

Les pneumatiques sont des Bridgestone BT 45.

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Au démarrage, le moteur raisonne dans le carénage enveloppant, le 4 en 1 très sonore confère à la KB1 une ambiance "course".

La moto est fine, basse et petite, surtout si on la compare aux gros cubes de l’époque.

L’empattement est réduit de 90 mm par rapport à celui de la Kawa d’origine.

Sur la balance, la KB1 affiche 193 kg à sec (217 kg avec ses pleins) : soit pratiquement 50 kg gagnés sur la Kawa d’origine.

Au guidon, position "racing" :

- guidons bracelets réglables

- angle de braquage réduit

- commandes reculées réglables

- selle monoplace

- long réservoir d’essence

Avec son moteur de 93 CH (90 CH pour la Kawa d’origine), la KB1 atteint près de 240 km/h.

On en vient à espérer 20 ou 30 CH de plus, des pneus slicks et la ligne droite du Mistral pour terrain de jeu …

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KB1 : la performance au rendez-vous

- une KB1 "Spéziale", kitée en 1200 cc, préparée par Termignoni, atteint la vitesse de 287,5 km/h

- en 1980, Mauro Ricci remporte le Championnat Junior Italien TT1, au guidon d’une KB1

- en 1981, Grazziano Rossi (le père de Valentino) participe aux 100 Miles d’Imola au guidon d’une Bimota KB1

- au début des années 80, des Bimota KB1 d’origine participent aux 24 H du Mans : elles s'y qualifent sans difficulté, au milieu des protos et des vraies machines de course

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KB1 de presse ou KB1 de course ?

En France, une "KB1 de presse" est confiée aux journalistes essayeurs de la presse spécialisée.

Plusieurs essais sont publiés dans des revues moto.

La même machine est ensuite "déshabillée" pour participer aux 24 H du Mans 81, qu'elle finit sans chute ni problèmes mécaniques.

Après une semaine consacrée à la course (essais libres, essais qualifs et 2 tours d'horloge), la moto est remontée avec ses accessoires d'origine.

Pour être ensuite vendue en concession : "occasion neuve, faible kilométrage, à saisir" ...

La moto existe toujours.

Elle fonctionne encore avec son moteur d’origine.

 

De nos jours, il n’est pas rare de voir des KB1 sur circuit : en démonstration comme en course d'anciennes.

 

Avec la KB1, la petite firme de Rimini a obtenu son plus grand succès commercial.

Elle est devenue un constructeur à part entière, grâce à une technologie originale et une qualité d’exécution remarquable, directement issue de la compétition.

 

En 1980, une Bimota KB1 neuve coûtait 50 500 F - soit plus du double du prix de la Kawa d’origine.

C’était le prix du magnésium, de l’acier au chrome-molybdène et de l’avional.

C’était le prix à payer pour accéder à la belle italienne.

 

La moto dont nous avions tous rêvé.

La plus belle moto du monde !

L'exposition Bimota au Salon du 2 roues de Lyon (du 2 au 6 mars 2022) consacrera un podium aux Bimota Kawasaki, sur lequel sera présentée une KB1.

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